mardi 19 août 2014

VAGINOSE BACTÉRIENNE


Source : http://whatisbacterialvaginosis.com/wp-content/uploads/2014/06/b2.jpg
La vaginose bactérienne est une condition dans laquelle il y a une perturbation de la flore vaginale normale par une prolifération d’autres bactéries. La vaginose  est parfois accompagnée de douleur, de démangeaisons ou de brûlures, de sécrétions verdâtres ou blanchâtres.

FRÉQUENCE 
La vaginose bactérienne est l'infection vaginale la plus commune chez les femmes en âge de procréer. Les femmes qui n'ont jamais eu de rapports sexuels peuvent être affectées. En Haïti, elle est très fréquente chez les femmes enceintes.

CAUSE 
Elle n’est pas encore bien élucidée, mais elle est associée à un déséquilibre des bactéries qui se trouvent normalement dans le vagin de la femme.  La flore bactérienne vaginale saine est l’ensemble de bactéries colonisant le vagin et formant un biofilm protecteur sur la muqueuse vaginale empêchant la prolifération des germes pathogènes par inhibition de leur croissance, leur adhésion et leur développement … Dans les cas de vaginose, les germes pathogènes prennent le dessus entrainant des modification plus ou moins importante dans le vagin.
Beaucoup de questions restent sans réponse concernant le développement de cette pathologie chez la femme. Cependant certains comportements ou pratiques peuvent modifier la flore bactérienne normale et augmentent fortement les risques de développer une vaginose. (Par exemple : Avoir un nouveau partenaire sexuel ou des partenaires sexuelles multiples, l’utilisation de certains produits pour la toilette intime)
Une femme ne va pas développer un vaginose à partir des sièges de toilette, des piscines, ou le fait de toucher des objets autour d'eux, … 

SIGNES ET SYMPTÔMES 
  • Pertes vaginales anormales avec une odeur désagréable. Certaines femmes signalent une forte odeur de poisson, en particulier après les rapports sexuels
  • Brûlure mictionnelle
  • Démangeaisons autour de l'extérieur du vagin, ou les deux
  • Cependant, la plupart des femmes atteintes ne présente aucun signe ou symptôme


COMPLICATIONS 
Dans la plupart des cas, la vaginose bactérienne ne provoque pas de complications. Cependant, elle augmente les risques pour certaines pathologies.
  • Avoir la vaginose bactérienne augmente les risques qu'une femme infectée par le VIH peut le transmettre à ses partenaires sexuelles.
  • Avoir la vaginose bactérienne  augmente les risques de développer des infections après les procédures chirurgicales (hystérectomie, un avortement)
  • Avoir la vaginose bactérienne pendant la grossesse augmente fortement certaines complications liées à la grossesse comme l'accouchement prématuré.
  • La vaginose bactérienne peut augmenter la susceptibilité d'une femme à d'autres MST, comme le virus herpès simplex (HSV), la chlamydia, la gonorrhée, ...


VAGINOSE BACTERIENNE ET GROSSESSE
Les femmes enceintes atteintes de vaginose bactérienne ont plus de chance de donner naissance à un prématuré ou un bébé avec de faible poids de naissance (inférieur à Livres)
Les germes causant la vaginose bactérienne peut parfois infecter l'utérus et les trompes de Fallope (tubes qui transportent les œufs des ovaires à l'utérus). On appelle ce type d'infection PID (pelvic inflammatory disease). Une PID peut causer l'infertilité ou des dommages aux trompes de Fallope augmentant le risque de grossesse extra-utérine et d'infertilité. Tout en sachant que la grossesse extra-utérine est une affection potentiellement mortelle si on laisse évoluer.

TRAITEMENT 
Très souvent, la vaginose bactérienne guérit sans traitement mais toutes femmes présentant des signes et symptômes de vaginose bactérienne devraient être traités pour éviter les complications. Les partenaires masculins n'ont généralement pas besoin d'être traités. Toutefois, la vaginose bactérienne peut se propager entre les partenaires sexuelles féminines.
Le traitement est particulièrement important chez les femmes enceintes. Toutes les femmes enceintes qui ont déjà eu un accouchement prématuré ou donné naissance à des bébés de faible poids doivent être testées pour vaginose bactérienne. Et si le test est positif, le traitement s’impose.
Deux antibiotiques différents sont recommandés dans le traitement de la vaginose bactérienne: le métronidazole et clindamycine. Les femmes enceintes ou non peuvent les utiliser mais les doses recommander  diffèrent. Après 2 à 3 jours, les symptômes s’améliorent mais on doit prendre les   médicaments jusqu’à 7 jours.  A UTILISER SOUS PRESCRIPTION MEDICALE.
Les femmes atteintes de vaginose bactérienne qui sont VIH-positifs devraient recevoir le même traitement que ceux qui sont séronégatifs pour le VIH.
La vaginose bactérienne  peut récidiver après traitement.

PRÉVENTION
La vaginose bactérienne  n'est pas complètement compris par les scientifiques, et les meilleurs moyens de la prévenir ne sont pas connus. Cependant, il est connu que la vaginose bactérienne est associée au fait d'avoir un nouveau partenaire sexuel ou d'avoir des partenaires sexuels multiples.
Ces conseils peuvent vous aider à ne pas nuire la flore de votre vagin et occasionner la vaginose bactérienne :
  • Abstinence
  • Limiter le nombre de partenaires sexuels.
  • Éviter les douches vaginales
  • Bien utiliser tous les médicaments prescrits pour le traitement de la vaginose bactérienne, même si les signes et les symptômes disparaissent.

Dyemy Dumerjuse
@Dyemy1


  1. Centers for Diseases control and Prevention. Bacterial vaginosis. Disponible en ligne : http://www.cdc.gov/std/bv/STDFact-Bacterial-Vaginosis.htm consulté le 18/8/2014
  2. WebMD. Bacterial Vaginosis. Disponible en ligne : http://www.webmd.com/sexual-conditions/tc/bacterial-vaginosis-topic-overview consulté le 18/8/2014

samedi 5 juillet 2014

L'INFECTION A CHLAMYDIA TRACHOMATIS

L’infection à Chlamydia trachomatis est une IST très fréquente dans les pays développés. Elle est causée par une bactérie intracellulaire obligatoire dont les sérotypes D à K sont responsables d’infections urogénitales.[i] Elle est souvent asymptomatique et touche les 2 sexes. Elle est responsable d’urétrite et de proctite chez l’homme et chez la femme. Chez la femme, les complications sont plus sérieuses et peuvent même entrainer l’infertilité.
L’infection à C. trachomatis est l’IST la plus fréquemment rapportée en Europe et aux Etats-unis, et la prévalence est plus élevée chez les jeunes de 14 à 24 ans.[ii] En Haïti, l’infection à Chlamydia touche 10,7% des femmes enceintes dans la vallée de l'Artibonite (1996) et 12% des femmes enceintes dans Cité Soleil sont infectés par la chlamydia, la gonorrhée - ou les deux (1995).[iii]

CHLAMYDIA TRACHOMATIS

CARACTÉRISTIQUES: C. trachomatis, de la famille Chlamydiaceae, est immobile, Gram négatif, intracellulaire obligatoire de 0,3-1 µm de diamètre. L’espèce Chlamydia a un cycle de vie biphasique unique et complexe. Il existe 18 sérotypes de C. trachomatis : 4 sérotypes causent le trachome, 5 sérotypes provoquent la lymphogranulomatose vénérienne (LGV) et le reste est responsable d’infections sexuellement transmissibles.[iv]

TRANSMISSION 

Elle se transmet par contact sexuel, pendant la période périnatale d'une mère non traitée à son bébé lors de l'accouchement. C. trachomatis chez les enfants pré pubères doit faire penser à la possibilité d'abus sexuel. La durée de d’incubation est de 7 à 14 jours.

MANIFESTATIONS CHEZ LA FEMME

Chez la femme, l’infection à Chlamydia trachomatis est souvent asymptomatique. Elle entraine :
INFECTIONS GENITALES : Le col est le site anatomique le plus souvent atteint.
  • Cervicite, asymptomatique dans 85% des cas. Non traitée, la cervicite peut entrainer la PID (Pelvic inflammatory disease) qui peut causer l’infertilité
  • Urétrite est responsable du Syndrome Dysurie-Pyurie. L’urètre est atteint dans 25% des cas.
  • PID (Pelvic inflammatory disease), due à la progression de C. trachomatis au niveau de l’appareil reproducteur, est responsable de grossesse ectopique et même d’infertilité.
  • Périhépatite (syndrome de Fitzhugh-Curtis) : c’est une inflammation de la capsule du foie dans un contexte de PID.
  • Complications lors de la grossesse : Au-delà du risque de future grossesse extra-utérine, l’infection à C. trachomatis augmente le risque de rupture prématurée des membranes et d'accouchement prématuré. 


MANIFESTATIONS CHEZ L’HOMME
  • Urétrite : C. trachomatis est la cause la plus fréquente de l'urétrite non gonococcique chez les hommes.  Elle se traduit par un écoulement urétral et dysurie.
  • Épididymite : C. trachomatis est l'un des agents pathogènes les plus fréquents dans l'épididymite chez les hommes sexuellement actifs. L’épididymite aiguë se traduit généralement par une douleur testiculaire unilatérale, d’une hydrocèle et le gonflement palpable de l'épididyme.
  • Prostatite : C. trachomatis peut être une des étiologies de la prostatite chronique, bien que cette attribution demeure hautement spéculative se manifestant par la dysurie, douleur à l'éjaculation, et de douleurs pelviennes.
  • Proctite : c’est une inflammation de la muqueuse rectale distale, est relativement rare et survient presque exclusivement chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Les sérotypes L1, L2 et L3 de C. trachomatis provoquent la maladie connue sous le nom de lymphogranulomatose vénérienne (LGV), qui peut présenter des maladies comme ano-rectale. Les sérotypes non-LGV qui causent des infections génitales (sérovars D à K) peuvent également provoquer une infection du rectum, en particulier chez les HSH, mais contrairement à la LGV, ces infections sont généralement asymptomatiques. [v]


DIAGNOSTIC DE L’INFECTION A CHLAMYDIA
  • Tests d'immunofluorescence directe : est un test pour C. trachomatis qui a une sensibilité de 50-80% et une spécificité de 99% de spécificité.
  •  Enzyme-linked immunosorbent assay (ELISA) est un essai de laboratoire pour C. trachomatis qui a une sensibilité de 40-60% et une spécificité de 99%. Parce qu'il est à la fois automatisable et rentable, il est adapté à un grand nombre de patients. ELISA est le test le plus couramment utilisé pour Chlamydia dans le département d'urgence.
  • Le APTIMA Combo 2 : Dosage de l'ARN ribosomal (ARNr) peut être utilisé sur ThinPrep base liquide Pap échantillons de frottis. Ceci a l'avantage d'être relativement simple et peu coûteuse.
  • Les techniques d’amplification génique (PCR) et la Ligase Chain Reaction (LCR) sont sensibles et spécifiques, et sont réalisables sur un premier jet d’urine, mais restent coûteux.

TRAITEMENT

Le Center for Disease Control and Prevention (CDC) recommande l'azithromycine et la doxycycline comme médicaments de première intention pour le traitement de l'infection à chlamydia. Les médicaments de deuxième ligne (par exemple, l'érythromycine, pénicillines, et sulfisoxazole) sont moins efficaces et ont plus d’effets indésirables. [vi]

PREVENTION
Le moyen le plus sûr moyen de prévenir l’infection à chlamydia est les autres IST est de s'abstenir de toute activité sexuelle. Faute de cela :
  • Utilisez des préservatifs.
  • Limitez le nombre de partenaires sexuels.
  • Faites-vous dépister régulièrement. 


Dyemy Dumerjuste
Interne à l’Hopital Universitaire Justinien



[i] Corpus Médical – Faculté de Médecine de Grenoble. Infections urogénitales à gonocoque et Chlamydia trachomatis. Disponible en ligne : http://www-sante.ujf-/grenoble.fr/sante/corpus/disciplines/dermato/muqorogen/95b/lecon95b.htm# consulté le 4/7/2014
[ii] De Barbeyrac. Infection à Chlamydia trachomatis : quoi de neuf ? Disponible en ligne : http://www.cnrchlamydiae.u-bordeaux2.fr/wp-content/uploads/2013/11/feuillets-de-biologie-CHLAMYDIA-TRACHOMATIS.pdf consulté le 4/7/2014
[iii] Gideons E-book series. Infectious diseases of Haiti (2010). Disponible en ligne : http://www.gideononline.com/wp/wp-content/uploads/The-Infectious-Diseases-of-Haiti-by-GIDEON.pdf consulté le 4/7/2014
[iv] Public Health Agency of Canada. CHLAMYDIA TRACHOMATIS : PATHOGEN SAFETY DATA SHEET - INFECTIOUS SUBSTANCES. Disponible en ligne : http://www.phac-aspc.gc.ca/lab-bio/res/psds-ftss/chlamydia-trachomatis-eng.php consulté le 4/7/2014
[v]  Jeanne Marrazzo. Clinical manifestations and diagnosis of Chlamydia trachomatis infections. In : Uptodate. Disponible en ligne : http://www.uptodate.com/contents/clinical-manifestations-and-diagnosis-of-chlamydia-trachomatis-infections consulté le 4/7/2014
[vi] Kelley Struble. Chlamydial Genitourinary Infections in : Medscape. Disponible en ligne : http://emedicine.medscape.com/article/214823-overview consulté le 4/7/2014

jeudi 6 mars 2014

POLITIQUE ET SANTE : FAISONS LE LIEN!

On était un large groupe d’étudiants, un matin de mars, confinés contre notre aise dans un étroit bureau du centre psychiatrique Mars and Kline. Bien trop nombreux mais, cela n’a paru d’aucune importance face à la gravité de la question que nous jeta notre moniteur de stage de psychiatrie. A cet âge, il nous était particulièrement difficile de réfléchir à propos de l’orientation qu’on rêvait de donner à notre carrière de médecin. Des idées fusaient de partout et s’entremêlaient, mais de toutes, se démarquait celle qui voulait que médecine et politique soit liées, pour une pratique bien au delà des cliniques et des chambres d’hôpitaux. Je voudrais analyser ci-dessous, les rapports que peuvent entretenir entre eux, santé et politique.

Pour aborder cette dernière, je préfère me référer à la définition que proposa le sociologue américain du XXème siècle Talcott Parsons en 1957. « La politique est la capacité de mobiliser les ressources de la société pour la réalisation des objectifs pour lesquels un engagement public peut être fait. » Puisqu’il s’agit d’organiser ce que l’on possède (ressources) en vue d’atteindre certains buts fixés, on peut aisément déduire que la politique ne peut être exclue de la vie des gens à aucun niveau. Le philosophe grec de l’antiquité, Aristote, n’a-t-il pas qualifié l’homme d’animal politique ? Je comprends selon son point de vue, que les hommes, tous les hommes, doivent revenir incessamment aux questions qui leur permettent de mieux s’organiser entre eux et avec d’autres de contrées plus éloignées. Des questions se rapportant à la nourriture, l’abri, l’éducation et la santé.

Concernant la santé, un groupe d’hommes, de professions diverses,  de nationalité et de cultures différentes se sont organisés en une institution internationale, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). C’est elle  qui proposa la plus fine définition de la santé, la plus intégrale : « La santé n’est pas seulement l’absence de maladie et d’infirmité mais un état de complet bien-être physique, mental et social » et qui l’établit comme droit fondamental de tout être humain. Voila quelques faits éminemment politiques qui ont façonné ou refaçonné totalement notre conception de la santé et de ce fait la pratique médicale partout dans le monde. On pourrait être tenté d’affirmer que la politique n’a de lien avec la santé que lorsqu’il s’agit de la définir et d’organiser ce secteur. Mais c’est à ce niveau qu’interviennent les déterminants sociaux de la santé parmi lesquels l’accès aux services de soins et l’éducation des citoyens, qui ont ouvert notre vision sur la façon dont la politique dans sa pratique peut indirectement influencer la santé et  la pratique de la médecine.

Ces déterminants sont certaines conditions sociales qui méritent d’être revues ensemble, autour d’une même table, afin que la santé soit pour le citoyen une réalité. Médecins et autres professionnels peuvent et doivent améliorer l’accès aux services de soins. C’est-à-dire, créer un système de santé équitable, orienté vers le patient et la qualité des soins qui lui sont offerts. Ce système de santé assurerait de meilleurs résultats s’il se fondait sur la prévention. L’éducation des citoyens, de l’enfance jusqu’à l’âge le plus avancé, serait donc le point central.

On doit axer notre vision de la santé autour d’actions comme la promotion de l’équité entre les genres. Ceci pourrait réduire la prévalence de certaines pathologies, liées à la difficulté des femmes à s’intégrer dignement dans leur famille, dans leur société. On serait de moins en moins confronté à la problématique de la violence spécifique faite aux femmes, un lourd fardeau sanitaire et socio-économique pour le pays.

De façon plus globale, on peut établir le lien entre l’urbanisme et la santé des gens. Investir des capitaux financiers et humains dans l’organisation du cadastre, la propreté des rues, la sécurité routière à l’intérieur des villes et dans les agglomérations sont des décisions qui contribueraient à ralentir l’expansion de certaines maladies. On porterait un coup au fléau que représentent les accidents de la voie publique. Avec une plus forte implication politique, c’est-a-dire si un nombre important de citoyens s’impliquait davantage dans l’organisation de notre société, on arriverait à réaliser une énorme différence dans la vie de la majorité des gens, le plus souvent les moins pourvus sur le plan socio-économique.

Comment s’impliquer?

1)      S’organiser. Créer des organisations, des groupes ou des cercles afin de réfléchir à propos des obstacles qui empêchent à la plupart des gens du milieu de jouir de la santé comme l’a défini l’OMS. C’est un acte qui se démarque des vieilles pratiques qui n’ont laissé que peu de résultat.

2)      Collaborer. Le médecin d’aujourd’hui ne peut plus se borner à travailler seul. Il doit affiner ses capacités de leadership afin de créer des équipes composées non seulement de médecins mais également de professionnels d’autres secteurs afin de définir des objectifs qui permettront aux individus de vivre en santé. Il s’agit d’un processus qui aboutirait à l’harmonie entre la médecine traditionnelle et celle dite moderne.

3)      Eduquer.   Agir en amont c’est-à-dire aller à la source. Fournir aux gens l’arme la plus importante leur permettant de pouvoir eux-mêmes être des acteurs de leur. Eduquer à travers des articles de journaux, des émissions radio ou télédiffusées et les réseaux sociaux. Eduquer les femmes et les filles vivant dans une société machiste où souvent la femme est instrumentalisée. Eduquer afin de briser les tabous autour de certaines pathologies, ce qui réduira l’exclusion sociale imputable à certaines maladies mais elle-même source de maintes maladies. Et même revoir la formation médicale et l’orienter en fonction des besoins.

4)      Voter, innover et proposer.  Elire les décideurs, ceux dont on partage la vision, ceux en qui on place une confiance afin d’aboutir à la réalisation de l’idéal défini, tel est l’engagement à un niveau plus poussé que peuvent et doivent prendre les médecins. Et proposer à ces décideurs des plans, des projets, des innovations et même de nouvelles lois qui redéfinissent l’approche des patients et l’apport de la santé. Agir là où l’action sera effective et efficace.

Je pense encore à cet entretien qui a clos notre stage de psychiatrie, il y a quelques années. Aujourd’hui, on ne  s’offre plus le luxe d’hésiter quant à l’éventualité de s’engager afin d’organiser la société que nous formons dans le but de garantir à chacun, l’un de ses droits fondamentaux : la santé. D’ailleurs, quel plus grand devoir existe-t-il envers sa patrie que la rendre plus forte ? La santé de ses citoyens, n’est-elle pas la base de cette grandeur ? 


Kenny Moise
@Kennymoise