Le
cancer désigne une prolifération anormale des cellules dans un
tissu donné. Le cancer de la prostate est une anomalie touchant la glande
prostatique qui fait partie de l'appareil reproducteur masculin. Les cellules
de la glande se multiplient anarchiquement et modifient son aspect. A
un stade avancé, ce cancer peut donner des métastases à divers endroits de
l'organisme.
Le
cancer de la prostate est l'un des plus fréquents chez les hommes. Il survient
après 50 ans, et sa fréquence augmente avec l’âge.
Environ
un patient de plus de 50 ans sur trois a des signes histologiques de cancer de
la prostate selon l’association américaine d’urologie.
- Pour les hommes de 60-69 ans, les taux d’incidence sont de 268 pour 100 000, pour atteindre des taux de 1 211,8 pour 100 000 pour la tranche d’âge la plus représentée des 75-79 ans.
- Selon le CDC, aux États-Unis, il est le cancer le plus courant chez les hommes. En 2008, 214,633 cas de cancer de la prostate ont été diagnostiqués et 28,471 décès ont été enregistrés.
- Selon l'HAS, en France, 71,000 cas de cancer de la prostate ont été diagnostiqués et 8,700 décès enregistrés en 2011.
- Il n'y a pas de données officielles sur le cancer de la prostate en Haïti.
FACTEURS DE RISQUES DE CANCERS DE
LA PROSTATE
- Age : Les hommes âgés ont plus de risques de développer le cancer de la prostate
- Les antécédents familiaux : Ils augmentent les risques de développer ce cancer de 2 à 5 fois
- La race : Les Afro-américains ont plus de risques de développer ce cancer comparés aux américains natifs.
- Les facteurs environnementaux, la diète, le tabagisme, la sédentarité sont d'autres facteurs de risques liés à ce cancer.
RAPPEL SUR LA PROSTATE
La
prostate est uniquement présente chez l'homme. Elle est Située en avant du
rectum, juste sous la vessie, elle a la taille et la forme d'une châtaigne,
mesurant environ 3 à 4 cm de long et 3 à 5 cm de large. Chez l'homme jeune, la
prostate fait environ 20 g.
Les
vésicules séminales sont des glandes accessoires qui sont appendues à la
prostate. La prostate et les vésicules séminales produisent le liquide séminal.
Les canaux déférents qui proviennent des testicules amènent dans la prostate
les spermatozoïdes qui sont mélangés au liquide séminal pour former le sperme
qui passe dans l'urètre au moment de l'éjaculation.
La
prostate entoure la partie initiale de l'urètre, le canal par où l'urine
s'évacue de la vessie et qui se termine au bout de la verge. Elle n'a donc
aucun rôle urinaire mais elle entraîne des symptômes urinaires car elle entoure
donc l'urètre et peut le comprimer quand elle augmente de volume.
La
prostate comprend en fait 4 zones : antérieure, périphérique, centrale et
transitionnelle. C'est dans la zone périphérique, facilement palpable au
toucher rectal, que se développent le plus souvent les cancers de la prostate.
La zone de transition, qui entoure l'urètre, est l'endroit où se développe
habituellement l'hyperplasie bénigne de la prostate (adénome), l'affection
bénigne qui survient progressivement chez l'homme à partir d'un certain âge.
SIGNES ET SYMPTOMES DU CANCER DE
LA PROSTATE
Le
cancer de la prostate se développe silencieusement à ses débuts. Il n'y a
presque pas de manifestations. Les signes et symptômes surviennent une fois que
le processus tumoral commence à envahir la glande. Nous retenons :
- Besoin fréquent d’uriner, en particulier la nuit
- Besoin pressant d’uriner (urgence)
- Difficulté pour commencer à uriner ou cesser d’uriner
- Incapacité d’uriner (Rétention d'urine)
- Faiblesse, la diminution ou l’intermittence du jet urinaire
- Sensation de vidange incomplète de la vessie
- Sensation de brûlure ou une douleur durant la miction
- Présence de sang dans l’urine ou le sperme (Hématurie ou hémospermie)
- Ejaculation douloureuse.
Dans les stades avancés, on peut avoir :
- Forte douleur incessante au niveau du bassin, du dos ou des côtes
- Perte de poids et d'appétit, de la fatigue, des nausées ou des vomissements
- Faiblesse ou paralysie des membres inférieurs, souvent associés à la constipation
STADES DU CANCER DE LA PROSTATE
Le cancer de la prostate se développe localement pendant de
nombreuses années. S'il n'est pas diagnostiqué et traité à temps, il se
propage :
- En envahissant les tissus voisins
- Par diffusion via les le système lymphatique
- Par des métastases.
La classification TNM, le score de Gleason, le score d’Amico
permettent de définir les différents stades du cancer de la prostate:
T : Taille de la tumeur
N : Nodule (Diffusion vers les ganglions lymphatiques)
M: Métastases (Propagation à distance vers autres organes tels le
foie, les poumons, les os, …)
T : tumeur primitive
T : tumeur primitive
T1 : tumeur non perçue au
toucher rectal. Découverte par biopsies faites en raison d'une élévation
suspecte du taux de PSA
T2 : cancer palpable au
toucher rectal et localisé à la glande
T3 : cancer s’étendant en
dehors de la prostate et/ou aux vésicules séminales
T4 : Envahissement des
organes adjacents à la prostate (vessie, rectum, muscle).
N : Ganglions régionaux (Nodule)
N0 : Pas d’envahissement lymphatique.
N1 : Envahissement d'un ou de plusieurs ganglions du petit
bassin.
M : Métastase
M0 correspond à l'absence de
métastases à distance et M1 à la présence de métastases en
dehors du petit bassin (os, poumons, foie ou cerveau).
LE SCORE DE GLEASON
La classification de Gleason est fondée sur le degré de
différenciation (degré d’agressivité) de la tumeur, coté du grade 1 à 5. C’est
le résultat d’une étude au microscope des cellules cancéreuses, obtenues par
des biopsies ou une ablation de la prostate, qui constitue un score, appelé
score de Gleason.
Ce score est la somme des deux grades le plus fréquemment
représentés dans la tumeur analysée. Il varie de 2 à 10. Le score de 2
correspond à une tumeur très proche d’un tissu bénin. Plus le score est élevé,
plus la tumeur est agressive.
LA CLASSIFICATION D’AMICO
Les formes localisées de cancer de la prostate sont classées en
fonction de leur risque évolutif à l’aide d’une classification appelée la
classification de d’Amico.
Cette classification a établi 3 sous-groupes de cancers de la
prostate localisés selon le risque de rechute (on parle de risque de rechute
biologique 10 ans après un traitement local), c’est-à-dire 3 niveaux de risque
de progression du cancer : un risque faible, un risque intermédiaire et un
risque élevé.
DIAGNOSTIC DU CANCER DE LA
PROSTATE
- Toucher rectal
- PSA (Antigène prostatique spécifique) Le dosage du PSA permet de détecter certaines anomalies de la prostate. Sa valeur élevée peut correspondre à une prostatite, une hypertrophie bénigne de la prostate ou un cancer. Sa valeur normale est inférieure à 4 ng/ml
- Echographie endorectale de la prostate et biopsies
- Scanner : utilisé pour détecter des ganglions ou l'extension du cancer à d'autres organes.
- Résonance magnétique : Une IRM endo-rectale permet d'obtenir des images très précises du contour de la prostate et déceler une extension extra-prostatique du cancer.
- Scintigraphie osseuse : Cet examen permet de détecter l'extension du cancer de la prostate aux os.
TRAITEMENT
Le traitement du cancer de la prostate peut être utilisé seul ou
associé. Il se fait en fonction du stade d’évolution de la maladie. Il permet :
- L’élimination de la tumeur
- La réduction des risques de récidive
- Le ralentissement du développement de la tumeur ou des métastases
LES DIFFÉRENTS TYPES DE
TRAITEMENT
CHIRURGIE : Elle consiste à enlever la prostate par une
opération appelée prostatectomie totale.
RADIOTHÉRAPIE : utilise des rayons pour détruire les cellules
cancéreuses tout en préservant au maximum les tissus sains voisins. Il peut
s’agir d’une radiothérapie externe ou d’une curiethérapie
CURIETHÉRAPIE : Traitement local du cancer qui a pour but de détruire
les cellules cancéreuses au moyen de rayons produits par une substance
radioactive placée à l’intérieur de la prostate. Cet implant, sous forme de
grains ou de fils, est permanent ou temporaire.
CRYOTHÉRAPIE : Traitement local qui détruit les cellules cancéreuses
par un froid intense. Guidé par une échographie, le médecin insère une sonde
dans la prostate au travers de la peau entre les testicules et l’anus, afin de
congeler la tumeur entre - 40 ° et - 60 °C.
HORMONOTHÉRAPIE est le plus souvent un traitement par des
médicaments. Elle permet de freiner ou de stopper le développement de la
maladie. Elle peut être utilisée seule ou en complément d’une chirurgie ou
d’une radiothérapie.
Vous pouvez être traité par un ou plusieurs traitements combinés.
Tous les traitements proposés peuvent avoir des effets indésirables (troubles
urinaires et sexuels notamment).
LUTTE CONTRE LE CANCER DE LA
PROSTATE
- Si vous ressentez certains des signes et symptômes mentionnés plus haut, allez consulter votre médecin
- Si vous avez des antécédents de cancer de la prostate chez votre père ou un frère, allez-vous faire dépister
- Si vous avez plus de 40 ans, demandez à votre médecin d’évaluer votre prostate.
Dyemy Dumerjuste
D4-Fmss-UNDH
Références
- http://www.cancer.ca/Canada-Wide/About%20cancer/Types%20of%20cancer/Signs%20and%20symptoms%20of%20prostate%20cancer.aspx?sc_lang=fr-CA#ixzz29NjSP07Q
- http://www.uropage.com/ART_malpros2.php#2.%20QU%27EST-CE%20QUE%20LA%20PROSTATE?
- http://www.e-cancer.fr/cancerinfo/les-cancers/cancers-de-la-prostate/la-classification-des-cancers-de-la-prostate#gleason
- http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2010-09/ald_30_gp_prostate_web_2010-09-28_10-51-52_20.pdf