jeudi 30 août 2012

ANÉMIE FALCIFORME (DRÉPANOCYTOSE)

L'anémie falciforme est une maladie héréditaire caractérisée par des anomalies de l'hémoglobine, elle est encore appelée drépanocytose ou hémoglobinose S. 


  • L'hémoglobine normale est l'Hémoglobine A (HbA) 
  • Les hémoglobines (C, E, F H, S, ...) différentes  de l'HbA sont anormales, elles constituent les hémoglobinopathies  
Les hémoglobinopathies sont des maladies qui compromettent le transport de l'oxygène dans l'organisme. Elles se divisent en deux grandes catégories : La drépanocytose et les thalassémies.
La drépanocytose est beaucoup plus fréquente chez les personnes d'origine africaine et méditerranéenne. Il est également observé chez les personnes du Sud et en Amérique centrale, dans les Caraïbes et au Moyen-Orient.
  • Selon l'OMS, plus de 5% de la population mondiale sont porteurs de gènes des hémoglobinopathies.
  • En Haïti, en 2005, la Ligue Anti-Anémie Falciforme (LAAF) a identifié, à Port-au-Prince, 706 personnes atteintes de drépanocytose au sein de 679 familles, dont 27 comptaient deux ou trois enfants souffrant de la maladie. Parmi eux, 540 (soit 76 % des personnes diagnostiquées) appartenaient au génotype SS. 
    • Selon des estimations du Dr Jean Fleurival, plus de 10% de la population Haïtienne vivent avec la drépanocytose et parmi eux plus de 60.000 avec la forme SS selon le Dr Roger Jean Charles. 
Rappel : 

Les globules rouges :
Ce sont des cellules biconcaves très déformables. Ils correspondent à des sacs remplis d’un pigment rouge : l’hémoglobine qui est capable de fixer les gaz grâce à ses atomes de fer (apporter par l’alimentation), notamment l’oxygène, et accidentellement certains gaz toxiques comme le monoxyde de carbone.
Ils permettent donc le transfert d’oxygène des poumons aux différents organes, grâce à l’hémoglobine, et plus particulièrement grâce à l’hème.
Les globules rouges sont très nombreux, d’où la viscosité du sang : 5 millions/mm3. Leur durée de vie est de 120 jours. 

L'hémoglobine S modifie la forme des globules rouges, ils sont en forme de croissants ou de faucilles. De ce fait, les globules rouges perdent leur déformabilité (leur propriété fondamentale) et ne peuvent plus remplir leur fonction normalement. 

En cas d’anémie falciforme les globules rouges sont facilement détruits, ils vivent seulement 10-20 jours au lieu de 120 jours  comme les cellules normales. Provoquant ainsi une anémie. Ces globules rouges peuvent aussi s'agglutiner et se coller aux parois des vaisseaux sanguins, bloquant la circulation sanguine (comme nous pouvons le voir sur ce schema). Il y aura diminution et même absence de distribution d’oxygène au niveau des tissus. Cela peut causer de graves douleurs et des dommages permanents au niveau des organes suivants : cerveau, cœur, poumons, reins, foie, os et rate.

TRANSMISSION DE LA DRÉPANOCYTOSE

Avant d'aborder la transmission de l'anémie falciforme, il est important de noter :
    • Femme ou homme porteur est de génotype : Hb AS
    • Femme et homme malades sont de génotype : Hb SS
Nous allons utiliser un tableau de Mendel pour expliquer les risques transmission.

  • Si les deux parents sont sains (AA), il n' y a aucun risque de transmission de l'anémie falciforme. 

  • Si les deux(2) parents sont porteurs (AS), le risque de transmission est élevé, il est possible d'avoir :
    • Des enfants sains : AA
    • Des enfants porteurs : AS
    • Des enfants malades : SS

  • Cependant si l'un des parents est porteur et l'autre est sain, on peut avoir des enfants sains et des enfants porteurs. Il n'y aura pas d'enfants malades
  • Quand on a un(1) parent sain et un(1) parent malade: (pas d'enfant malade, mais  possibilité d'enfants porteurs)

SYMPTÔMES

Les symptômes n’apparaissent généralement pas avant l'âge de 4 mois. Presque tous les patients atteints de drépanocytose ont des épisodes douloureux (appelées crises), qui peuvent durer de quelques heures à quelques jours. Ces crises peuvent provoquer des douleurs osseuses au niveau de la colonne vertébrale, des os longs, et la poitrine.
Certains patients ont un épisode sur quelques années. D'autres ont de nombreux épisodes par an. Ces crises peuvent être assez graves pour nécessiter une hospitalisation.
Lorsque l'anémie devient plus grave, les symptômes peuvent inclure:
  • Fatigue
  • Pâleur
  • Rythme cardiaque rapide (palpitations)
  • Essoufflement (dyspnée)
  • Jaunissement des yeux et de la peau (jaunisse ou ictère)
Les plus jeunes enfants atteints de drépanocytose ont des crises de douleurs abdominales.
Les symptômes suivants apparaissent quand les petits vaisseaux sanguins sont bouchés par les cellules anormales:
  • Érection douloureuse et prolongée (priapisme)
  • Diminution de la vision ou la cécité
  • Problèmes pensée ou de la confusion
  • Ulcères de jambes (chez les adolescents et les adultes)
Vers l'age de 6 ans, les sicklémiques n'ont plus de rate, ce qui explique  leur sensibilité aux infections. 


  • Infection de l'os (ostéomyélite)
  • Infection vésicule biliaire (cholécystite)
  • Infection des poumons (pneumonie)
  • Infection des voies urinaires
D'autres symptômes incluent:
  • Retard de croissance et la puberté
  • Douleurs articulaires causées par l'arthrite

TEST 
Tests couramment effectués pour diagnostiquer et surveiller les patients souffrant d'anémie à hématies falciformes sont:
  • Numération de la formule sanguine (NFS)
  • Sickle cell test
  • Électrophorèse de l'hémoglobine
  • Bilirubine
  • Oxygène dans le sang
  • Créatinine sérique
  • Potassium sérique

TRAITEMENT
Le but du traitement est de gérer et de contrôler les symptômes, et de limiter le nombre de crises. Les patients atteints de drépanocytose ont besoin d'un traitement continu, même en dehors des crises douloureuses. Il est préférable que la prise en charge se fasse par des fournisseurs de soins de santé ou des cliniques qui prennent en charge de nombreux patients atteints de drépanocytose.
Des suppléments d'acide folique doivent être administrés. L'acide folique est nécessaire pour fabriquer de nouveaux globules rouges.
L'hydroxy-urée (Hydrea) en prise quotidienne pour favoriser la dilatation des petits vaisseaux périphériques.

Le traitement d'une crise de drépanocytose comprend :
  • Médicaments contre la douleur (analgésique)
  • Beaucoup de liquides
  • Transfusions sanguines 
D'autres traitements de l'anémie falciforme :
  • Hydroxyurée (Hydrea), un médicament qui peut aider à réduire le nombre d'épisodes de douleur (y compris les douleurs à la poitrine et des difficultés respiratoires) et réduire la durée et le nombre d’hospitalisation.
  • Antibiotiques pour prévenir les infections bactériennes, qui sont fréquentes chez les enfants atteints de drépanocytose.

Les traitements qui peuvent être nécessaires pour gérer les complications de la drépanocytose comprennent:
  • Dialyse ou transplantation rénale pour insuffisance rénale
  • Counseling pour les complications psychologiques
  • Enlever vésicule biliaire (vesiculectomie) en cas de lithiase biliaire
  • Prothèse de hanche en cas de nécrose aseptique de la hanche
  • Chirurgie pour les problèmes oculaires
  • Traitement des plaies en cas d’ulcères de jambe
La transplantation de moelle osseuse ou de cellules souches peut guérir l'anémie falciforme. Cependant, cette transplantation n’est pas une option pour la plupart des patients. Parce qu’il est difficile de trouver un donneur idéal.
Les personnes atteintes de drépanocytose doivent réduire leur risque d'infection. Cela inclut certains vaccins : 
  • Vaccin contre Haemophilus influenzae (Hib)
  • Vaccin antipneumococcique conjugué (PCV)
  • Vaccin contre le pneumocoque (PPV)
Les causes de décès sont : la défaillance d'un organe et l'infection.

Appelez votre medecin en cas:
  • De symptômes d'infection (fièvre, courbatures, maux de tête, fatigue) — En cas de fièvre chez le sicklémique il n’est pas conseillé d’utiliser des compresses d’eau froide.
  • Crises douloureuses.
  • Érection douloureuse et à long terme (chez les hommes)
Un Examen ophtalmologique est  aussi nécessaire chaque année à partir de 10 ans.

Si vous êtes sicklémiques, contactez : 

LAAF (Ligue Anti-Anémie falciforme)
181 Rue Capois, Port-Au-Prince
BP 19006, HAITI
Président : Dr Jean FLEURIVAL
Vice-présidentes : Mlle Primose Doll - Mme Ginette Valéry
jeanfleurival@yahoo.fr

Micael Flordenson Denis
DIV-FMSS-UNDH

Références

lundi 27 août 2012

CANCER DU COL DE L'UTÉRUS




Le cancer est une maladie caractérisé par une multiplication anormale de cellules échappant au contrôle de l’organisme. Les cellules cancéreuses sont celles ayant subi des modifications particulières et deviennent immortelles. Ainsi, elles peuvent proliférer rapidement et certaines fois s’étendent à d’autres organes.
Dans les pays en voie de développement, le cancer du col de l’utérus est le plus fréquent des cancers gynécologiques.
Toutes les femmes sont à risque de développer le cancer du col de l’utérus. Selon l’OMS, ce type de cancer est responsable de plus de 275.000 décès dans le monde chaque année, 80% de ces décès surviennent dans les pays en voie de développement.
  • Selon le Dr Jean Cantave de la Société Haïtienne d’Oncologie (SHONC), le cancer du col de l’utérus représente 33% des cancers diagnostiqués en Haïti chaque année. Le cancer du col de l'utérus et du sein représentent les 2 premières causes de mortalité liées au cancer dans le pays 
  • Aux Etats-Unis,  12,410 cas de cancer du col utérin sont diagnostiqués en 2008 et on a enregistré 4.008 décès sur la même période.


Le HUMAN PAPILLOMA VIRUS est la principale cause du cancer du col de l'utérus. Il est très répandu et peut se transmettre d’une personne à une autre lors des rapports sexuels. On distingue plus de 200 génotypes de HPV. 120 ont été identifiés et séquencés, Ils ont une spécificité d'hôte étroite (spécifique d'une espèce), ainsi qu'une spécificité de tissus.
Ils sont désignés par un nombre en fonction de leur chronologie historique de découverte
Il existe trois grands groupes :
  • Types muqueux et génitaux à potentiel cancérigène élevé : HPV-16, 18, 31, 33, 35, 45, 51, 52, 58, etc. (Les vaccins sont destinés surtout au type à haut potentiel cancérigènes)
  • Types muqueux et génitaux à faible potentiel cancérigène : HPV-6, 11 (papillomes et condylomes acuminés ano-génitaux)
  • Types cutanés : HPV-1, 2, 3, 4, 5, 7, 8, 10, 27, 57, 60, etc.

Jusqu'à 80 % des femmes sont infectées par le HPV au moins une fois dans leur vie. Chez 10 % des femmes environ l'infection persiste et risque d'induire des lésions cancéreuses de l'épithélium du col utérin
L'évolution d'une infection HPV vers un cancer invasif prend généralement 20 à 30 ans ramenant l'âge au diagnostic du cancer du col de l'utérus entre 40 et 60 ans

Rappel sur le col de l’utérus :
Le col de l’utérus est la partie inférieure de l’utérus, qui ouvre sur le vagin. C’est par lui que passent les spermatozoïdes pour aller éventuellement féconder un ovule ; le fœtus se développant ensuite dans l’utérus. Durant une grossesse, le col de l'utérus joue un rôle protecteur, empêchant les infections extérieures de gagner l'utérus.
Le col de l’utérus subit des modifications à chaque grande étape de la vie d’une femme (puberté, grossesse, ménopause…). Il est recouvert d’une muqueuse normalement rose et lisse. Il peut arriver que celle-ci présente des lésions, qu’il faut alors diagnostiquer et traiter.
Les cervicites, l’ectropion, le cancer du col sont les pathologies qui intéressent cette partie de l’utérus.

LES SYMPTÔMES DU CANCER DU COL DE L’UTÉRUS
Le cancer du col de l’utérus évolue silencieusement. Dans ses premiers stades, il n’y pas presque pas de manifestations particulières. Très souvent, les manifestions perceptibles peuvent faire penser à beaucoup d’autres pathologies affectant l’appareil génital féminin, d’où l’importance d’un Pap-test pour éliminer un cancer.

Les signes ne sont pas spécifiques, on peut retrouver :
  • Saignements vaginaux anormaux
  • Saignements ou pertes légères entre les menstruations
  • Saignements après un rapport sexuel
  • Menstruations plus longues et plus abondantes
  • Saignements vaginaux après la ménopause
  • Écoulements vaginaux plus abondants que d’habitude
  • Douleur au bassin ou au bas du dos;
  • Douleur durant les rapports sexuels.

 Facteurs de risque du cancer du col utérin
  • Rapports sexuels à un âge précoce
  • Multiparité
  • Tabagisme
  • Utilisation prolongée de contraceptifs hormonaux
  • Immunosupression
  • Infections par Chlamydia Trachomatis, par VIH, par le virus de l'herpès simplex de type 2

PRÉVENTION DU CANCER DU COL DE L’UTÉRUS
Il existe deux moyens de prévention efficace contre le cancer du col de l’utérus :

Le Test de Papanikolaou (Pap-Test)
Du nom de ce Médecin grec Georges Papanicolaou, ce test permet d’examiner les modifications cellulaires, les lésions pré-cancéreuses du col utérin qui peuvent évoluer vers un cancer du col. En fonction des résultats, un traitement peut-être décidé ou pas.
Une fois que vous avez une vie sexuelle active, vous devez penser à faire un Pap-test.
Si les résultats de votre test sont normaux, votre risque de développer un cancer du col de l'utérus dans les prochaines années est très faible. Ainsi votre médecin peut vous demander de refaire le test dans 3 ans.

La vaccination
Ces dernières années, la vaccination s’est imposée comme un outil stratégique dans la prévention du cancer du col de l’utérus. Mais elle reste un peu limitée aux pays développés car son coût est trop élevé pour les pays en voie de développement. 
Deux vaccins sont disponibles pour protéger les femmes contre les types de HPV qui causent les cancers du col de l'utérus, du vagin et de la vulve. Ils sont recommandés chez les filles de 9 à 12 ans et chez les  femmes de 13 à 26 ans qui n’ont jamais eu de rapports sexuels. Cependant les femmes vaccinées doivent faire régulièrement leur Pap-Test.
D'autres modes de vie préviennent la survenue du cancer du col utérin :
  • Ne pas fumer
  • Utilisation des préservatifs
  • Limiter le nombre de partenaires sexuels
Le cancer du col de l’utérus est sexuellement transmissible dans la grande majorité des cas. Mais on peut l’éviter facilement par les tests de dépistage et la vaccination. Dans les stades précoces, il peut être traité facilement. 

Dyemy Dumerjuste
DIV-FMSS/UNDH


Références
National Institutes of Health. Cervical Cancer. NIH Consensus Statement. 1996;14(1):1–38.
U.S. Cancer Statistics Working Group. United States Cancer Statistics: 1999–2008 Incidence and Mortality Web-based Report. Atlanta (GA): Department of Health and Human Services, Centers forDisease Control and Prevention, and National Cancer Institute; 2012. Available at:http://www.cdc.gov/uscs.
http://www.leschroniquesdesonia.com/media/00/02/1216860275.jpg

jeudi 23 août 2012

SITUATION DU CANCER EN HAITI

Article tiré de Info-Chir
(Revue Haïtienne de chirurgie Vol 1 No 1. Juin 2011)

Dr D. Jean Cantave
La lutte contre le cancer en Haïti a connu les étapes suivantes : La ligue contre le cancer et l’Institut Oncologique National(ION), des années 1950-1986, ont réalisé un travail important sous la direction du Dr. Charles Chevalier accompagné par les Dr. Vergniaud Péan et Dr. Léon Colon. Environ cinq mille patients ont bénéficié d’un traitement intégral incluant, chirurgie, chimiothérapie et de la Radiothérapie (Cobaltothérapie), appuyé par la Howard University - Washington. D.C. L’ION a été remis au Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) en 1986 et a malheureusement fermé au début des années 90.

A cette même époque, des travaux d’investigation sur les tumeurs ont été entrepris par plusieurs éminents médecins dont le Dr. Vergniaud Péan, à l’Hôpital de l’Université d’Etat Haïti (HUEH) et l’Hôpital Albert Schweitzer (PROCESSUS TUMORAUX en 1990) Plusieurs rencontres, depuis 1990, entre l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) et le MSPP ont finalement abouti à la pose de la première pierre d’un Centre Oncologique en 2007 et qui devrait être opérationnel en 2009 ; à date, ce bâtiment n’a pas vu le jour et aucun programme national de lutte contre le cancer n’a été élaboré.

La Société Hattienne d’Oncologie (SHONC), entre-temps, face au constat d’absence totale de structure de prise en charge du cancer, a vu le jour en 1997. Ses objectifs étaient, entre autres, l’éducation, la sensibilisation et la formation continue du personnel médical. En 1999, un embryon d’Institut Haïtien d’Oncologie (IHDO), jumelé avec l’Institut Oncologique Régional du Cibao (IORC) de Santiago République Dominicaine, a commencé avec la prise en charge intégrale des patients atteints du cancer (environ 4.000). L’IHDO réalisait aussi un travail continu d’éducation, de sensibilisation, de prévention et dépistage (campagne de dépistage chaque année). Cette même année, le Groupe de Support contre le Cancer (GSCC) a aussi vu le jour.

Nous ne connaissons pas exactement le taux de prévalence du cancer en Haïti pour n’avoir pas un registre national du cancer. Mais si nous comparons Haïti avec un pays comme le Nicaragua qui a les mêmes caractéristiques géographiques, climatologiques et plus ou moins socioéconomiques, nous pourrions dire qu’il y a en Haïti environ 8.000 nouveaux cas de cancer chaque année. Ces cancers dans la majorité des cas ne sont pas diagnostiqués ou arrivent très tard dans les centres hospitaliers. Ainsi, pour faire face à cette situation, nous recommandons :
1.    L’élaboration d’un programme national de lutte contre le cancer
2.    La tenue d’un registre national du cancer
3.    L’implantation de 3 grands centres oncologiques dans le pays, à Port-au-Prince, au Grand Nord et au Grand Sud
4.    La formation de ressources humaines dans ce domaine
5.    Le renforcement des structures au niveau des Hôpitaux départementaux et communaux pour la prévention et le dépistage du cancer, la prise en charge des cancers et la recherche dans ce domaine.

Dr. D. Jean Cantave

  • Professeur de Pathologie chirurgicale et de Cancérologie de base à la FMP, UEH
  • Président de la Société d’Oncologie(SHONC)
  • Membre de l’ASCO (American Society of Cinical Oncology)
  • Membre fondateur de la SOCECAR (Société Oncologique Centre Americaine et de la Caraibe)
  • Membre du groupe Latino-americain de Curiethérapie-Radiothérapie Oncologique (GLAC-RO)
  • Fellow en cancérologie, Memorial Cancer Institute, Memorial Regional Hospital, Holly Wood, FL, USA
  • Fellow en chimiothérapie, Chemotherapy Foundation, The Page William
  • Black Post-Graduate School, The Mount Sinai School of Medicine, N.Y, USA
  • Formation en chirurgie Oncologique, Instituto Oncologico del Cibao, Santiago, R.D.


Source :


mardi 21 août 2012

LE DIABETE


    

Le diabète fait partie des ALD (affections de longues durées). C’est  une dérégulation du sucre dans l’organisme entrainant un état d’hyperglycémie constante. L’âge, des antécédents familiaux, l’hérédité, la sédentarité, l’obésité  … sont des facteurs de risque pour cette maladie. Selon l’OMS, il y a 346 millions de diabétiques dans le monde. En Haïti, ils sont plus de 300.000 personnes à vivre avec le diabète et des milliers d’autres qui ignorent leur maladie. Aux Etats-Unis, ils sont plus de 26 millions de personnes vivant avec cette maladie.
En 2004, le diabète a causé 3.4 millions de décès dans le monde, 80% d’entre eux surviennent dans les pays en voie de développement.

Le diabète diagnostiqué tardivement ou non contrôlé est source de complications graves voire mortelles. Ainsi, vivre avec le diabète exige un effort particulier et une discipline stricte dans la prise des médicaments et les suivis à l’hôpital. Un diabète bien contrôlé ne cause pas de complications et garantit une meilleure qualité de vie.

INFORMATIONS SUR LE DIABETE

L’une des meilleures méthodes pour lutter contre certaines pathologies est : l’Information. Cet outil clé permet une meilleure connaissance de la maladie. Pour le diabète, votre médecin traitant est l’une des sources sures pour vous informer.
Rappel
Très souvent, on distingue :
Le Diabète de Type I (diabète insulino-dépendant) qui est du à une destruction des cellules Bêta des ilots de Langerhans productrices de l’insuline. Il se manifeste surtout chez l’enfant par une polyphagie, une polyurie, une polydipsie, une fatigue intense, … Les personnes souffrant du diabète de type I doivent recevoir chaque jour des injections d’insuline.
        
Le diabète de type II (diabète non insulino-dépendant) qui résulte de l’association de plusieurs facteurs, survient chez les adultes (à partir de 30 ans). Il se manifeste par une polyurie, une polyphagie, une polydipsie, une sensibilité accrue face aux infections, des troubles visuelles, … La prise en charge se fait par des antidiabétiques oraux.   

Le diabète gestationnel est une hyperglycémie apparue pour la première fois pendant la grossesse.  Il survient après la 20ème semaine de grossesse. Ses symptômes sont les mêmes que ceux du diabète de type 2. Il est très souvent diagnostiqué au cours du dépistage prénatal et non pas suite à des symptômes.
Les femmes qui en sont atteintes sont exposées à un risque élevé d’évolution vers un diabète de type 2.

COMPLICATIONS DU DIABETE

Très souvent, le diabète évolue silencieusement. Certaines fois, on le découvre par ses complications et à ce niveau, c’est déjà à un stade avancé. 

Les lésions nerveuses (neuropathie diabétique)

Elles affectent souvent les pieds et les jambes de personnes atteintes de diabète. Les symptômes peuvent inclure des engourdissements, des picotements, des brûlures, des coupures ou des plaies qui guérissent très lentement, et la dysfonction érectile ou la sécheresse vaginale. Elles attaquent aussi le système nerveux autonome se manifestant par une gastroparésie, des constipations, …

Les problèmes oculaires (rétinopathie diabétique)
Elles sont le résultat de dommages causés aux petits vaisseaux sanguins dans la rétine. Les signes peuvent inclure une perte de vision soudaine, une vision floue, douleur oculaire ou de la pression, …

Les lésions rénales (néphropathie diabétique)
Elles sont des complications du diabète qui peuvent conduire à une dialyse ou une greffe de rein. Un contrôle régulier de la pression artérielle et la protéinurie (micro albuminurie) sont des moyens de surveillance efficace pour détecter d’éventuelles anomalies rénales.

Si vous êtes diabétique, la circulation sanguine dans voter organisme est fortement altérée. Des facteurs comme le tabagisme et l’obésité contribuent à accélérer ces altérations. Les retards à la cicatrisation des plaies en sont un exemple. En Haïti, le diabète est l’une des grandes causes d’amputation suite à la gangrène.
Chez les diabétiques, les risques de développer des maladies cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux sont plus élevés. Ces risques sont encore plus élevés avec le tabagisme, le surpoids, une pression artérielle élevée, ou des antécédents familiaux de maladie cardiaque.

Le diabète est grave. Mal contrôlé, il conduit à des maladies cardiaques, des atteintes rénales, des accidents vasculaires cérébraux, la cécité, voire la mort. Si vous être diabétique, il est important que vous ayez le maximum de connaissances sur la maladie :
Comment le diabète est traité ? Comment le gérer au quotidien ? Comment équilibrer votre diète ?


SUIVI DE VOTRE DIABETE

Le diabète favorise les conditions qui affectent vos yeux, les nerfs, le cœur, les dents, ... Ainsi des contrôles réguliers permettent un bon suivi et prévenir les complications.

L’hémoglobine glyquée (hba1c)
Elles sont toutes les deux des marqueurs du contrôle du diabète. C’est un examen (prise de sang) dont le résultat permet de juger l’équilibre glycémique pendant les 2 à 3 mois précédant la prise de sang. Il indique le risque de complications à long terme.

Le fond d’œil
La rétine est l’un des organes qui permettent de visualiser les dégâts occasionnés par le diabète, grâce au fond d’œil on va regarder le niveau d’atteinte des vaisseaux de la rétine. Les dégâts occasionnés par le diabète sont directement dépendants de l’ancienneté de celui-ci.

La pression artérielle
Si vous souffrez de diabète, vous êtes à un plus grand risque de développer une hypertension artérielle, qui peut conduire à d'autres affections graves. Ainsi un contrôle régulier de votre pression artérielle est salutaire.

Le cholestérol
Avoir le diabète augmente les risques d'hypercholestérolémie, un facteur de risque de maladies cardiovasculaires et d'AVC. Assurez-vous de faire vérifier votre cholestérol (profil lipidique à jeun) au moins une fois chaque année


BONNE GESTION DU DIABETE

Il est important de mettre en pratique les informations que vous avez eues sur le diabète. Un mode de vie sain avec le diabète comprend:
  • Voir votre médecin régulièrement et respecter les rendez-vous
  • Avoir une alimentation équilibrée
  • Faire de l’exercice physique régulièrement (45 minutes 3 à 4 fois par semaine)
  • Garder votre poids idéal
  • Voir votre dentiste au moins deux fois par an
  • Ne pas fumer, éviter l’alcool
  • Obtenir des examens oculaires chaque année

PREVENTION DES COMPLICATIONS

Les complications rendent le pronostic du diabète très mauvais. Vous pouvez les prévenir en contrôlant le diabète avec un régime alimentaire, des médicaments, de l'exercice physique, et des contrôles réguliers.

Dyemy Dumerjuste
DIV-fmss-UNDH

Sources