L’accident vasculaire cérébral (AVC) est, selon la définition internationale de
l’OMS « un déficit brutal d’une fonction cérébrale focale sans autre cause
apparente qu’une cause vasculaire »[i].
Tout AVC comporte, d’une part, une lésion cérébrale responsable d’un déficit neurologique et, d’autre part, une lésion vasculaire sous-jacente qui est la cause immédiate de l’accident et qui en explique la soudaineté.
Contrairement à ce que pourrait laisser
entendre le terme AVC, il ne s’agit pas d’un «Accident » mais d’une
complication brutale d’une maladie cardiaque ou vasculaire évoluant parfois
depuis des années.
La mesure de l’incidence annuelle des AVC, définie comme le nombre de nouveaux cas survenant au cours d’une année. À travers le monde, ce sont 16 millions de nouveaux cas qui sont observés chaque année, responsables de 5,7 millions de décès[ii]. Des disparités d’incidence annuelle des AVC ont été mises en évidence, celle-ci variant de 113 à 410 cas/100 000 personnes/an. (Figure 1)
Disparités internationales d’incidence annuelle des ACV. Données recueillir à partir de registre de la population de 1985 à 2006 [iii] |
L’AVC se divise en 2 grands groupes étiologiques que sont l’AVC ischémique et
l’AVC hémorragique.
Cette distinction est essentielle à la
prise en charge initiale et ultérieure de l’AVC et a été permise par
l’avènement de l’imagerie cérébrale (scanner et IRM).
Cette dernière a révolutionné la prise en charge en permettant la mise en place de traitements spécifiques à chaque sous-type.
Cette dernière a révolutionné la prise en charge en permettant la mise en place de traitements spécifiques à chaque sous-type.
Une classification en 4 sous-types
différencie :
L’accident ischémique constitué (AIC) et
transitoire (AIT) parmi les AVC ischémiques (AVCI)
L’hématome parenchymateux cérébral (HC) et
l’hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA) parmi les AVC hémorragiques (AVCH).
Suite à une l’AVC, le débit sanguin dans
le cerveau diminue.
Si le débit de sang diminue de moitié dans
une région du cerveau, celle-ci ne sera plus à même de fonctionner
correctement. Une cellule du cerveau peut survivre avec jusqu’à 20% du débit
sanguin normal. Si l’irrigation sanguine s’améliore, la zone endommagée peut se
rétablir. En dessous de 20%, des dommages irréversibles au cerveau
apparaissent.
Les conséquences de l’AVC dépendent de la
zone du cerveau atteinte et de l’étendue de la lésion. L’état de santé général
du patient influence également les conséquences que le patient aura à subir.
Près de la moitié des AVC connaissent une
issue fatale et près d’une personne atteinte sur trois restent handicapés.
Ainsi, une AVC dans l’hémisphère droit
entraîne souvent la paralysie du bras ou de la jambe gauche, ou de la partie
gauche du visage.
Outre les manifestations physiques, on
observe encore des troubles cognitifs et de la perception, pouvant entraîner
des incapacités à comprendre, voir, sentir, parler, faire des projets, lire,
compter, faire un puzzle, exprimer ses émotions...
Il faut cependant savoir que chaque
individu n’est pas touché par tous les symptômes avec la même gravité, de même,
la classification des conséquences par hémisphère n’est pas toujours aussi
évidente.
CONSEQUENCES GENERALES
·
Paralysie
·
Incontinence
·
Troubles de la mémoire
·
Perte de la vision
·
Difficulté à accomplir certains gestes
·
Instabilité émotionnelle
·
Perte de l’estime de soi
·
Fatigue permanente
·
Sentiment de frustration
·
Perte d’intérêt
CONSEQUENCES SPECIFIQUES D’UNE ATTAQUE DANS
L’HEMISPHERE DROIT
· Paralysie du côté gauche du corps
· Perte du champ de vision du côté gauche de
chaque œil
· Absence de réaction face aux personnes ou
aux choses se trouvant à la gauche du corps ou tendance à négliger le côté
gauche
· Elocution peu claire
· Surestimation de ses propres capacités
· Comportement impulsif et pressé
· Perte d’initiative
· Modification de la notion du temps.
CONSÉQUENCES SPÉCIFIQUES D’UNE ATTAQUE DANS L’HEMISPHeRE GAUCHE
·
Paralysie du côté droit du corps
·
Difficultés d’élocution et/ou élocution
peu claire
·
Difficultés à concevoir ou comprendre les
mots et les phrases
·
Perte du champ de vision du côté droit de
chaque œil
·
Absence de réaction face aux personnes ou
aux choses se trouvant à la droite du corps ou tendance à négliger le côté
droit
·
Comportement lent et incertain
Le sexe masculin n’apparaît pas comme un facteur majeur dans la survenue
d’un AVC contrairement à la pathologie coronarienne. L’incidence des AVC est
toutefois plus élevée chez l’homme que chez la femme. Néanmoins, du fait de
l’espérance de vie supérieure chez les femmes, le nombre absolu d’AVC est plus
important chez les femmes que chez les hommes. Cependant L’hypertension
artérielle (HTA) représente le facteur de risque le plus fréquemment retrouvé
chez les patients victimes d’un AVC[iv].
L’accident vasculaire cérébral est un
événement morbide grave qui atteint le plus souvent atteint les personnes
de plus de 45 ans. S’il représente un drame personnel, il exige une prise en
charge pertinente réunissant sur un site de soins la conjonction de compétences
multidisciplinaires et l’adéquation de l’état clinique avec ce type de prise en
charge.
L’enjeu de santé publique consiste à mettre en œuvre une stratégie
thérapeutique raisonnée la plus précoce possible réunissant médecins et
soignants.
Si w konn yon moun fè tansyon wo, li tonbe devan'w e l' prezante siy ak sentom nou sot dekri yo, rele vit vit 116
Saint Val Max Bond
D4-FMSS-UNDH
[i] WHO
STEP Stroke Manual : The WHO STEPwise approach to Stroke Surveillance – World
Health Organization, 2005
[ii] Strong K,
Mathers C, Bonita R. Preventing stroke: saving lives around the world. Lancet Neurol 2007; 6
: 182–7
[iii] Béjot Y,
Touzé E, Osseby GV, Giroud M. Épidémiologie descriptive. In : Bousser MG, Mas JL, eds. Accidents
vasculaires cérébraux. Paris : Doin, 2009
[iv] Lewington S,
Clarke R, Qizilbash N, et al. Age-specific relevance of usual
blood pressure to vascular mortality: a meta-analysis of individual data for
one million adults in 61 prospective studies. Lancet 2002;
360 : 1903–13.