mardi 31 juillet 2012

VAGINOSE BACTÉRIENNE


LA VAGINOSE BACTÉRIENNE
La vaginose bactérienne est une condition dans laquelle il y a une perturbation de la flore vaginale normale par une prolifération d’autres bactéries. La vaginose  est parfois accompagnée de douleur, de démangeaisons ou de brûlures, de sécrétions verdâtres ou blanchâtres.

FRÉQUENCE 
La vaginose bactérienne est l'infection vaginale la plus commune chez les femmes en âge de procréer. Les femmes qui n'ont jamais eu de rapports sexuels peuvent être affectées. En Haïti, elle est très fréquente chez les femmes enceintes.

CAUSE 
Elle n’est pas encore bien élucidée, mais elle est associée à un déséquilibre des bactéries qui se trouvent normalement dans le vagin de la femme.  La flore bactérienne vaginale saine est l’ensemble de bactéries colonisant le vagin et formant un biofilm protecteur sur la muqueuse vaginale empêchant la prolifération des germes pathogènes par inhibition de leur croissance, leur adhésion et leur développement … Dans les cas de vaginose, les germes pathogènes prennent le dessus entrainant des modification plus ou moins importante dans le vagin.
Beaucoup de questions restent sans réponse concernant le développement de cette pathologie chez la femme. Cependant certains comportements ou pratiques peuvent modifier la flore bactérienne normale et augmentent fortement les risques de développer une vaginose. (Par exemple : Avoir un nouveau partenaire sexuel ou des partenaires sexuelles multiples, l’utilisation de certains produits pour la toilette intime)
Une femme ne va pas développer un vaginose à partir des sièges de toilette, des piscines, ou le fait de toucher des objets autour d'eux, … 

SIGNES ET SYMPTÔMES 
  • Pertes vaginales anormales avec une odeur désagréable. Certaines femmes signalent une forte odeur de poisson, en particulier après les rapports sexuels
  • Brûlure mictionnelle
  • Démangeaisons autour de l'extérieur du vagin, ou les deux
  • Cependant, la plupart des femmes atteintes ne présente aucun signe ou symptôme


COMPLICATIONS 
Dans la plupart des cas, la vaginose bactérienne ne provoque pas de complications. Cependant, elle augmente les risques pour certaines pathologies.
  • Avoir la vaginose bactérienne augmente les risques qu'une femme infectée par le VIH peut le transmettre à ses partenaires sexuelles.
  • Avoir la vaginose bactérienne  augmente les risques de développer des infections après les procédures chirurgicales (hystérectomie, un avortement)
  • Avoir la vaginose bactérienne pendant la grossesse augmente fortement certaines complications liées à la grossesse comme l'accouchement prématuré.
  • La vaginose bactérienne peut augmenter la susceptibilité d'une femme à d'autres MST, comme le virus herpès simplex (HSV), la chlamydia, la gonorrhée, ...


VAGINOSE BACTERIENNE ET GROSSESSE
Les femmes enceintes atteintes de vaginose bactérienne ont plus de chance de donner naissance à un prématuré ou un bébé avec de faible poids de naissance (inférieur à Livres)
Les germes causant la vaginose bactérienne peut parfois infecter l'utérus et les trompes de Fallope (tubes qui transportent les œufs des ovaires à l'utérus). On appelle ce type d'infection PID (pelvic inflammatory disease). Une PID peut causer l'infertilité ou des dommages aux trompes de Fallope augmentant le risque de grossesse extra-utérine et d'infertilité. Tout en sachant que la grossesse extra-utérine est une affection potentiellement mortelle si on laisse évoluer.

TRAITEMENT 
Très souvent, la vaginose bactérienne guérit sans traitement mais toutes femmes présentant des signes et symptômes de vaginose bactérienne devraient être traités pour éviter les complications. Les partenaires masculins n'ont généralement pas besoin d'être traités. Toutefois, la vaginose bactérienne peut se propager entre les partenaires sexuelles féminines.
Le traitement est particulièrement important chez les femmes enceintes. Toutes les femmes enceintes qui ont déjà eu un accouchement prématuré ou donné naissance à des bébés de faible poids doivent être testées pour vaginose bactérienne. Et si le test est positif, le traitement s’impose.
Deux antibiotiques différents sont recommandés dans le traitement de la vaginose bactérienne: le métronidazole et clindamycine. Les femmes enceintes ou non peuvent les utiliser mais les doses recommander  diffèrent. Après 2 à 3 jours, les symptômes s’améliorent mais on doit prendre les   médicaments jusqu’à 7 jours.  A UTILISER SOUS PRESCRIPTION MEDICALE.
Les femmes atteintes de vaginose bactérienne qui sont VIH-positifs devraient recevoir le même traitement que ceux qui sont séronégatifs pour le VIH.
La vaginose bactérienne  peut récidiver après traitement.

PRÉVENTION
La vaginose bactérienne  n'est pas complètement compris par les scientifiques, et les meilleurs moyens de la prévenir ne sont pas connus. Cependant, il est connu que la vaginose bactérienne est associée au fait d'avoir un nouveau partenaire sexuel ou d'avoir des partenaires sexuels multiples.
Ces conseils peuvent vous aider à ne pas nuire la flore de votre vagin et occasionner la vaginose bactérienne :
  • Abstinence
  • Limiter le nombre de partenaires sexuels.
  • Éviter les douches vaginales
  • Bien utiliser tous les médicaments prescrits pour le traitement de la vaginose bactérienne, même si les signes et les symptômes disparaissent.


Dyemy Dumerjuste
http://www.abc-maladies.fr/wp-content/uploads/2012/01/vaginose.jpg

dimanche 29 juillet 2012

HISTOIRE DE LA MÉDECINE EN HAITI


                  HISTOIRE DE LA MÉDECINE EN HAITI    
                                                                                                                  

Les leçons de l’histoire s’apprennent en se rendant compte de son caractère dynamique. Celle de la médecine haïtienne et des prestations de soins de santé en Haïti ne s’écarte pas de cette démarche. Le contexte socio-économique et politique qui se modifie au fil des ans, ne cesse d’influer cette pratique médicale. Une influence directe et indirecte qui a permis de distinguer 3 grandes périodes à l’histoire de la médecine haïtienne. La première qui s’étale de 1492 à 1804 est celle de la colonie de Saint-Domingue. La seconde part de 1804 à 1864. Et enfin, on est encore à la troisième période. Chacune accuse des caractéristiques propres et détermine une approche différente de la pratique médicale.
Suite à la découverte d’Haïti et l’extinction des ‘’Indiens’’, les noirs africains ont été importés en 1503 afin d’assurer la prospérité de la colonie française. Mais c’est l’année 1698 qui verra naitre les deux premiers hôpitaux de Saint-Domingue à Léogane et au Cap-Haitien sous la direction des Frères de la Charité. Le roi Louis XV, par ses ordonnances, tenta de réglementer cette pratique médicale qui fut désormais réservée aux blancs. Mais en dépit de ces initiatives, cette période a été marquée par une forte pratique empirique basée sur les « simples », les propriétés des plantes et les sources thermales spécialement les sources puantes réputées pour la guérison de plusieurs pathologies de la peau. Parmi les plantes, on utilisait l’absinthe, le basilic, le calebassier, l’aloès et tant d’autres. Les français se sont alors appliqués à connaitre les maladies locales et les traitements appropriés. Les noirs eux, ‘’languissaient dans un affreux esclavage qui fait tous les jours frémir l’Humanité. ‘’

Tout bet jennen mode. Alors la révolte n’a pas tardé. Elle s’est soldée par l’indépendance d’Haïti en 1804 et le massacre des français. Rappelons que les français étaient les seuls habilités à pratiquer la médecine dans la colonie de Saint-Domingue. Cette charge fut donc confiée aux noirs anciens esclaves qui viennent tout bonnement de gagner leur indépendance. L’avis du 11 avril 1818 peut témoigner de l’état des lieux : « Son Excellence le Président d’Haïti, craignant encore que des personnes exercent sans autorisation et sans les talents nécessaires l’art de guérir, et que des crédules ne deviennent les victimes de ce charlatanisme, m’a demandé de prévenir le public et les autorités locales, que toutes personnes qui se présenteraient dans les communes pour exercer la médecine ou vendre des drogues sans autorisation, devront lui être décoincées, afin que des mesures répressives et tendant au Bien Public soient prises contre elles, pour les empêcher de faire le mal. » Afin de palier à ce problème, le président Boyer fonda en 1823 l’Académie Haïtienne qui a vu naitre la première école de médecine. Malheureusement le faible niveau éducatif des haïtiens aspirants à être médecins a condamné cette initiative à l’échec. Et la pratique médicale est consécutivement réduite au traitement traditionnel des maladies.


C’est l’année 1864 qui marqua le tournant de la médecine haïtienne. Le président Geffrard réorganisa l’école de médecine avec des professeurs haïtiens et étrangers venus des universités françaises. Le cursus universitaire n’avait rien à envier aux grandes universités étrangères. C’est dans ce contexte de progrès qu’ont vu le jour :
  • L’Hôpital St-Vincent de Paul en 1870
  • L’Asile français en 1878
  • L’Hôpital Saint François de Salles en 1885
  • L’Hôpital Justinien du Cap-Haïtien en 1890


Le docteur Léon Audain introduisit la grande chirurgie dans la pratique médicale haïtienne pour le bien de toute une population. En 1922, sous l’occupation américaine, l’hôpital militaire est transformé en Hôpital général. Encore un grand pas dans le monde de la médecine scientifique. Des lois et décret-loi ont été adoptés pour réglementer cette nouvelle pratique médicale.

Tout ceci nous amena vers des résultats plus que satisfaisants. Autour des années 1986-1987, le pays compta 1 médecin pour 5 600 habitants, 359 établissements de santé. Pour l’exercice 1987-1988, le budget du Ministère de la Sante s’élevait à 29 200 000 dollars américains. L’espérance de vie de la population était de 54 ans avec un taux de mortalité générale de 14 pour 1 000. D’énormes progrès si on constate les épidémies qu’on a vaincu ou contenu : la polio, le pian, la rougeole, la tuberculose etc.…

Malheureusement rien n’est acquis. Le contexte a rapidement évolué à partir des années 1990. Politiquement, socialement, économiquement, le pays a subi des modifications en profondeur. Ce qui a laissé des marques sur nos vies et assurément sur notre manière d’exercer la médecine. Le mode de vie s’est transformé radicalement occasionnant l’explosion de maladies dites de civilisation. Par exemple, les cas de cancer qui ne cessent de nous intriguer. Il est devenu plus que jamais évident que la médecine et sa pratique sont influencées par l’économie, la politique, l’environnement, la sociologie, la culture, même les émotions qui véhiculent dans la société. La prévention est l’arme la plus puissante face à cette nouvelle ère. Elle passe essentiellement par l’éducation pour une prise de conscience collective. Le médecin haïtien aujourd’hui, dans sa pratique, est confronté à un engagement social et parfois politique. En peu de mots, un engagement humain!

@kennymoise on twitter
Moise Kenny

samedi 28 juillet 2012

LES HÉPATITES A, B, C


LES HÉPATITES A, B, C


L'hépatite est une maladie qui provoque une inflammation du foie. Elle peut être aiguë (d'une durée inférieure à six mois) ou chronique (elle dure plus que six mois). Les causes d'hépatites sont multiples. Elles peuvent être virales, vasculaires, toxiques, auto-immunes. Notre dossier va traiter des hépatites virales mais on doit bien mentionner que l’alcool est l'un des grands responsables des hépatites toxiques. 
Plusieurs types de virus peuvent causer l'hépatite, on distingue :
  • Le VHA : qui cause l’hépatite virale A
  • Le VHB : qui est responsable de l’hépatite virale B
  • Le VHC : qui est l’agent causal de l’hépatite C
  • Les hépatites Delta et E sont bénignes isolément.
  • Le virus Hépatite G et le virus GB-C (GBV-C) sont des virus à ARN qui ont été identifiés séparément en 1995
Ces virus constituent un risque majeur pour la santé dans le monde avec près de 240 millions de personnes infectées de façon chronique par l’hépatite B et près de 150 millions de personnes infectées de façon chronique par l’hépatite C.
Dans les hépatites virales, on retrouve le plus couramment : les hépatites A, B, et C

HÉPATITE A
Il survient dans les endroits où les règles d’hygiène ne sont pas bien maintenues. On l’attrape par la consommation de nourriture ou d'eau contaminées. Cette forme d'hépatite ne conduit jamais à une infection chronique et n'a généralement pas de complications. Le foie guérit habituellement de l'hépatite A dans les deux mois. Toutefois, les décès occasionnels de l'hépatite A ont eu lieu en raison d’une infection massive du foie ou la préexistence d’autres lésions hépatiques. L'hépatite A peut-être prévenue par la vaccination et le respect strict des règles d’hygiène.
Une personne peut contracter l'hépatite A en mangeant des aliments ou l'eau potable porteurs du virus. La nourriture infectée est généralement un problème dans les pays en développement où les conditions sanitaires des pauvres est commun. Toutefois, il est également vu aux États-Unis avec de la nourriture qui a été contaminé.

HEPATITE B
Cette forme de l'hépatite provoque des dommages graves au foie et qui même évoluer vers le cancer. La plupart des gens se rétablissent à partir du virus dans les six mois, mais parfois, l’infection au VHB peut devenir chronique c’est de la que dérive des dommages graves au foie. Il existe des porteurs asymptomatique du VHB (pouvant transmettre le virus bien que ne sentant pas malade. L'hépatite B peut être prévenue par la vaccination.
L'hépatite B peut être transmis par:
Les relations sexuelles non protégées avec une personne infectée.
Le partage d'aiguilles infectées chez les jeunes qui se droguent
Le contact direct avec du sang infecté.
La transmission mère – enfant à la naissance
Le contact avec les fluides corporels d'une personne infectée.

HÉPATITE C
L'une des causes les plus courantes de maladie du foie aux États-Unis, l'hépatite C est la raison n ° 1 pour la transplantation du foie. Au moins 80% des patients atteints d'hépatite C développent une infection chronique du foie. Environ 2,7 millions de personnes aux États-Unis sont chroniquement infectées par l'hépatite C, selon les CDC. Il n'a souvent aucun symptôme. Aucun vaccin n'est encore disponible pour prévenir l'hépatite C.
L'hépatite virale est souvent évitable. Cependant, il est toujours considéré comme un risque grave pour la santé car elle peut:
Une personne peut contracter l'hépatite C à partir de:
  • Partager des aiguilles infectées
  • Être en contact direct avec du sang infecté.
  • Avoir des relations sexuelles avec une personne infectée (moins fréquent).

Les produits sanguins sont actuellement testés pour l'hépatite B et C, il est donc peu probable qu'une personne attrape l’hépatite B lors des transfusions sanguines. Toutefois, les transfusions sanguines ou des greffes d'organe avant 1992 pourraient ne pas être tester pour l'hépatite C. Si vous eu une transfusion sanguine avant cette date, ce serait bien d'aller vous faire tester pour l'hépatite C.

GROUPES A RISQUE DE DÉVELOPPER L'HÉPATITE

  • Partager des aiguilles (surtout ceux qui prennent des drogues IV)
  • Pratiquer le sexe oral, vaginal ou anal non protégé
  • Avoir de nombreux partenaires sexuels.
  • Boire beaucoup d'alcool
  • Avoir une mauvaise nutrition.
  • Travailler dans un hôpital.
  • Travailler dans une maison de soins infirmiers.
  • Recevoir une dialyse rénale à long terme.
  • Voyage dans les zones où l'assainissement est médiocre.

Une femme enceinte infectée peut transmettre l'hépatite B à son enfant pendant l’accouchement. Toutes femmes enceintes doivent être testés pour l'hépatite B. Les nourrissons nés de mères ayant l'hépatite B doivent recevoir un traitement dans les 12 heures suivant la naissance. L'hépatite B peut être complètement éliminée par la vaccination réussie.

SYMPTOMES DE L'HEPATITE
Les symptômes les plus courants de l'hépatite comprennent:
  • Urine foncée (hépatite A, B, C)
  • Douleurs épigastrique (hépatite A, B, C)
  • Ictère (hépatite A, B, C)
  • Selles pâle ou couleur d'argile (hépatite A, B, C)
  • Fébricule (hépatite A, B, C)
  • Perte d'appétit (hépatite A, B, C)
  • Fatigue (hépatite A, B, C)
  • Des douleurs articulaires (hépatite B)


DIAGNOSTIC DE L'HÉPATITE
Il existe de nombreux tests sanguins qui permettent de diagnostiquer une hépatite virale.

TRAITEMENT DE L'HÉPATITE
  • Il n'existe aucun traitement qui permet de guérir l'hépatite A, autre que de suivre de près la fonction du foie.
  • L'hépatite B, quand chronique, peut souvent être prise en charge avec succès. L'interféron, lamivudine, l'adéfovir, l'entécavir sont utilisés pour traiter l'hépatite B.
  • Pour l'hépatite C, environ 40% à 80% des malades répondent à une combinaison des médicaments interféron alpha et la ribavirine. Cependant, il y a beaucoup d'effets secondaires à ce traitement, y compris une anémie sévère (faible nombre de globules rouges) et des malformations congénitales.                                                                                    Incivek et Victrelis sont également approuvés comme traitement d'appoint qui augmente les chances de traiter l'hépatite C. Ils ont tous deux la cible l'enzyme protéase du VHC, ce qui rend presque impossible pour le virus de se répliquer. Bien que le virus devienne rapidement résistant aux deux médicaments utilisés seuls, association avec l'interféron et la ribavirine maintient le VHC en échec. 

Dyemy Dumerjuste

Source :
http://www.webmd.com/hepatitis/default.htm




vendredi 27 juillet 2012

UN SYSTÈME DE SANTE INCLUSIF : LE PARI A GAGNER


 UN SYSTÈME DE SANTE INCLUSIF : LE PARI A GAGNER

Les semaines d’intégration à la faculté de médicine ramènent traditionnellement les éternelles questions sur les raisons qui ont poussé vers ce choix. Je me plais à entendre certaines réponses dont la signification me semble nullement évaluée : « …Pour sauver des vies » ou encore « …Parce que je l’ai toujours aimé ». Mais au fil des années, aux raisons qui nous ont amené là, s’ajoutent celles qui font qu’on poursuit la route. L’une des plus impressionnantes reste « … parce que je veux faire partie de ceux qui travaillent à améliorer notre système de santé ». Le décor est alors bien planté pour amorcer un débat enrichissant autour du système de santé haïtien, ce qui le constitue, les forces et les faiblesses qu’il connait.
Nous parlons de système. La complexité de la question est évidente au premier mot en considérant déjà qu’attacher une définition à la santé n’est nullement une entreprise aisée. Je dirais que nous avons affaire à un ensemble hiérarchisé de personnes et d’institutions travaillant dans le but de réaliser des actions de santé. Celle-ci étant, selon l’OMS (1948), un état complet de bien-être physique, mental et social et ne consistant pas seulement en l’absence de maladie ou d’infirmité. Les acteurs qui œuvrent dans cette perspective vont du commun des mortels au spécialiste le plus avisé. Les pourvoyeurs de soins de santé qui travaillent dans les institutions sophistiquées y font partie aussi bien que le voisin qui vous conseille de prendre tel médicament en cas de besoin et même le hougan qui utilise ses méthodes propres pour fournir des soins. L’implication de tous ces acteurs divise le système de santé haïtien en deux sous-systèmes : la médecine traditionnelle et la médecine occidentale.
A cause de la situation socio-économique de précarité et de grande disparité qui existe dans le pays, la plus grande part de la population haïtienne se tourne vers la médecine traditionnelle. Les médecins-feuilles et les sages-femmes, qui occupent les structures traditionnelles, assurent la prestation de services de santé à plus de 90% de la population. Les conditions ne sont pas souvent les meilleures. La qualité des soins ne dépasse pas souvent celle fournie par des institutions mieux équipées en matériels et en ressources humaines mais le cout de ces prestations pousse les gens à les choisir. Il est plutôt difficile d’imaginer  qu’un haïtien en milieu rural vivant de maigres moyens aura un choix différent de celui-là. Surtout que l’accès à l’éducation en dehors des grandes villes est souvent un sujet de grands débats mais la réalité ne change pas trop. Si la visite chez le médecin-feuille, la sage-femme ou le hougan ne coute pas 1500 gourdes, la qualité des soins est loin d’être garantie.
D’un autre cote, l’état contrôle par le biais du ministère de la santé publique et de la population, la médecine dite officielle ou occidentale. En Haïti, on évolue dans un système mixte, c’est-a-dire, qui regroupe des acteurs du secteur public et du secteur privé. Ces derniers comprennent les ONG, les églises, les assurances etc. Ces acteurs occupent des hôpitaux, des centres spécialisés et fournissent des services de santé à travers des programmes visant des populations cibles et souvent des pathologies cibles. Pendant longtemps les femmes enceintes et les enfants sont considérés comme des groupes cibles de certains programmes et la lutte contre des maladies telles que le paludisme et la tuberculose reste une priorité de l’état haïtien. A un cout réduit, l’état garantit un paquet minimum de service aux patients qui fréquentent les hôpitaux publics tant en milieu rural qu’en milieu urbain.
Si les conditions socio-économiques sont précaires à la campagne, en ville le chômage ou le sous-emploi rend les ménages très vulnérables au niveau sanitaire. Les hôpitaux publics ne répondent pas souvent aux règles d’hygiène nécessaires et surtout la qualité des soins n’y est pas garantie à cause de l’insuffisance des ressources humaines (souvent en grève). Or se payer une visite en clinique privée est réservé à une faible portion de la population. Les cliniques et centres privés n’étant pas subventionnés, la consultation se fait à un cout qui intimide les portefeuilles. La qualité des services fournis est cependant meilleure. Dans un même objectif, la médecine traditionnelle côtoie à longueur de journée celle dite officielle et parfois les acteurs de l’un des sous-systèmes renvoient à l’autre et le patient haïtien se trouvera longtemps entre les deux qui ne forment qu’un seul et même système de santé.
Sa performance, bonne ou mauvaise, sera évaluée dans un premier temps, à travers lui, le patient haïtien. Quel est son niveau général de santé ? En dépit des programmes de lutte et de prévention, les plus grandes pathologies tueuses sont : le SIDA, les diarrhées et gastro-entérites, les accidents cerebro-vasculaires, la malnutrition, la tuberculose, l’hypertension et le diabète. Chez les femmes, les décès maternels sont surtout dus à l’éclampsie, le décollement prématuré du placenta et d’autres complications au moment de l’accouchement, les hémorragies du post-partum pour ne citer que ceux-là. Les hommes eux, sont surtout emportés par les maladies infectieuses, le sida et les maladies cardio-vasculaires. La diarrhée, la grippe et les pneumopathies et la malnutrition sont les premières causes de décès chez les enfants. Cette diversité de pathologie touchant les différents groupes cibles laisse entrevoir que nous faisons encore face à d’énormes défis sur le point de la santé en dépit des programmes de prévention et de prise en charge.
Pour gagner ce pari, il nous faut des hommes.  L’OMS exige 25 ressources humaines dans le domaine de la santé pour 10 000 habitants. Or en Haïti, nous n’avons que 2.3 médecins ou infirmières pour 10 000 habitants. Les professionnels se concentrent  à Port-au-Prince alors que le département de la Grand-anse par exemple ne connait que 0.2 pour 10 000. Le nombre de professionnels en matière de santé formé en Haïti ne permet pas qu’il y ait un nombre adéquat en fonction actuellement et les conditions de vie ne leur permet pas souvent de rester au pays. Le peu qui reste, au prix de lourd sacrifice, exerce dans les hôpitaux publics mais surtout en clinique privée. Formés ici, ils ont le bagage nécessaire pour faire face aux problèmes de santé de notre pays. Nous importons des médecins alors que notre pays en forme pour en exporter. Beaucoup d’entre eux n’arrivent pas à intégrer le système américain après des années de sacrifice et finissent par se tourner vers un autre champs ou tomber dans le sous-emploi ailleurs.
Parlant d’argent, le vendredi  29 juin 2012, la ministre de l’économie et des finances a déposé un projet de lois de finances adopté par le conseil des ministres prévoyant un budget de 131 milliards de gourdes pour l’exercice 2012-2013. Le secteur de la santé retiendra 9.5 milliards de gourdes, loin derrière des secteurs comme le secteur économique et les infrastructures. Comme dirait Benjamin Disraeli, la santé du peuple est la fondation sur laquelle repose tout le bonheur et la puissance de l’état. Mais la priorité de l’heure n’est pas à la santé. Alors le système ne sera que faiblement financé par l’état et le gros du financement viendra de l’aide internationale. Les priorités en matière de santé de l’international, sont différentes des nôtres alors que notre système est largement financé par eux. Il est donc important d’avoir un leadership aiguisé pour que nous soyons les vrais bénéficiaires de l’aide.
Le patient haïtien, destinataire des prestations de soin, devra alors être au centre des attentions. Il faut que les médecins reviennent aux bonnes vieilles règles qu’ils ont apprises à la fac. Etre à l’écoute du patient. Qu’il participe également au processus de sa santé. Divers moyens peuvent aider à y arriver. L’éducation représente l’une des priorités majeures du gouvernement. Une éducation en santé dans les programmes scolaires serait bénéfique pour combattre le cholera et autres maladies. Il est temps que les notions d’hygiènes élémentaires, les conseils pratiques de secourisme et de prévention de maladies cardio-vasculaires soient inculqués à l’élève haïtien.
Des mesures de protection de l’environnement, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, une meilleure qualité de vie sociale et économique à travers la création d’emploi, un changement de comportement face aux aliments et substances que nous consommons, l’encouragement d’investissement et d’innovation dans le secteur de la santé sont entre autres défis à surmonter dans l’objectif d’améliorer le système de santé haïtien. La santé, loin d’être une affaire de médecin est plutôt une affaire de citoyen. Faisons de notre système de santé un système inclusif où le citoyen éduqué et responsable assurera la force de son pays.


Par Kenny Moise
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mercredi 25 juillet 2012

ASTHME - ASTHMA



ASTHME (Angl : Asthma)

De son origine latine « asthma », qui en français se traduit par «une respiration difficile». L’asthme est une maladie pulmonaire sérieuse et chronique. Elle se traduit par une difficulté à respirer, un essoufflement, une respiration sifflante ou une sensation d’oppression dans la poitrine ... tout ceci étant la traduction clinique d’une inflammation des voies respiratoires et surtout des bronches et des bronchioles

LES CAUSES

On n’a pas encore complètement élucidé les causes profondes de l’asthme. Les plus gros facteurs de risques sont liés à l’association d’une prédisposition génétique et de l’exposition à l’inhalation de substances et de particules dans l’environnement, susceptibles de provoquer des réactions allergiques ou d’irriter les voies respiratoires, comme par exemple :
  • Pollens et moisissures
  • La fumée du tabac;
  • Les produits chimiques irritants sur le lieu du travail;
  • La pollution de l’air.
  • Poussière
  • etc……

L’air froid, les émotions fortes, en cas de peur ou de colère par exemple, ou l’exercice physique font partie des autres facteurs
possibles de déclenchement. Même certains médicaments peuvent déclencher des crises d’asthme : l’aspirine et d’autres anti-
inflammatoires non stéroïdiens ou des bétabloquants (prescrits contre l’hypertension, les affections cardiaques et la migraine).
Selon l’OMS, il y a actuellement 235 millions d’asthmatiques dans le monde. C’est la maladie chronique la plus courante chez les enfants, et ce problème de santé publique existe aussi bien dans les pays développés que dans les pays sous-développés. Cependant la plupart des décès imputables à l’asthme surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, ou l’asthme est sous diagnostique et insuffisamment traite car c’est un problème qui représente une lourde charge tant que pour les familles que pour les individus atteints

PRÉVALENCE
Depuis les années 1960, l'asthme est en progression constante dans les pays industrialisés, où l’on estime que de 5% à 10% de la population en souffre à divers degrés. Les femmes semblent légèrement plus touchées que les hommes (9 ,4% contre 6,7%).
Deux périodes de la vie semblent plus propices à l’apparition de l’asthme : l’enfance et le début de la quarantaine.

SYSTÈME REPIRATOIRE ... POUMONS ... QUOI ...

On entend par système respiratoire, ce système qui permet à tout un chacun de réaliser un échange gazeux entre le sang et l’air que nous respirons. Cet échange qui a lieu dans nos poumons, se fait entre l’oxygène que nous introduisons dans notre organisme lors de l’inspiration et le CO2  que nous laissons sortir à chaque expiration.
Anatomiquement, l’appareil respiratoire est compose de plusieurs parties ou segments il prend naissance par les narines, se continue par la trachée qui va se diviser en bronche puis en bronchioles jusqu'à ce qu’on ait la plus petite unité anatomique respiratoire qu’ est l’alvéole. C’est également le trajet que suit l’air.

MAINTENANT QUE SE PASSE-T-IL DANS CE SYSTEME QUAND ON SOUFFRE D'ASTHME??

Chez un patient asthmatique, il y a un changement dans la conformation anatomique de ces différentes structures. Lorsque ce patient rentre en contact avec la substance avec laquelle il est allergique il s’en suit une inflammation des voies respiratoires ce qui va se traduire par une sécrétion de mucus par les bronches empêchant ainsi le passage de l’air d’où la gêne respiratoire que ressent ce patient.

COMMENT RECONNAITRE UN PATIENT ASTHMATIQUE ??

L’asthme est une maladie chronique, qui se manifeste le plus souvent par des crises entrecoupées de périodes où la respiration est normale. Chez certaines personnes, cependant, l’asthme induit une gêne respiratoire permanente, qui interfère avec les activités quotidiennes.
Les symptômes peuvent être intermittents ou persistants. Ils peuvent apparaître après un exercice physique ou en présence d’un autre facteur déclencheur, et ils sont généralement plus marqués la nuit et au petit matin. Donc on aura :
  • Une difficulté à respirer ou un essoufflement (dyspnée)
  • Une respiration sifflante
  • Une sensation de serrement, d’oppression thoracique
  • Une toux sèche.

Il y a aussi ce qu’on appelle crise d’asthme qui est l’exagération de ces symptômes. Il faut faire attention et surveiller toute forme d’aggravation que vous reconnaitrez devant ces signes :
  • Des sueurs.
  • Une augmentation du rythme cardiaque.
  • Des difficultés à parler ou à tousser.
  • Une grande anxiété, de la confusion et de l’agitation (surtout chez les enfants).
  • Une coloration bleutée des doigts ou des lèvres.
  • Des troubles de la conscience (somnolence)
  • Le médicament de crise, habituellement efficace, ne semble pas fonctionner


TRAITEMENT

Il n’y a pas de traitement qui permet de faire disparaître l’asthme, les médicaments utilises facilitent la respiration en augmentant l’ouverture des bronches et en réduisant l’inflammation. La plupart d’entre eux se prennent par le nez.
Il arrive parfois que la maladie s’atténue voire disparaisse d’elle- même, mais les symptômes sont le plus souvent chroniques. Il existe aussi des médicaments lors des crises, dans ce cas on utilise des médicaments à action rapide que sont les bronchodilatateurs.

Très important pour tout patient asthmatique : Il est important d’avoir toujours son bronchodilatateur sur soi, car une crise d’asthme peut survenir n’importe où. Il faut le prendre dès les premiers symptômes de crise et attendre au moins 30 secondes entre 2 inhalations.

MOYENS DE PREVENTION

Jusqu’à la présente minute, La seule mesure préventive de base reconnue consiste à éviter le tabagisme et la fumée secondaire. La fumée de tabac irrite les voies respiratoires, ce qui crée un terrain propice aux maladies respiratoires.

Dr Tania Gessie RAMILUS
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CATARACTE - CATARACT


CATARACTE

Haïti présente à elle seule 50% des cas de cécité dans la caraïbe, selon le Dr Frantz Large. Les causes majeures de cécité en Haïti sont la cataracte, le glaucome, la rétinopathie diabétique et l’erreur de réfraction. Nous allons aborder la cataracte qui constitue la première cause de cécité en Haïti.
C’est une opacification dégénérative du cristallin. Elle est à elle seule responsable de 50% des cas de cécité en Haïti, mais elle peut être traitée par une intervention chirurgicale.
La cataracte atteint plus d’une personne sur cinq à partir de 65 ans, plus d’une sur trois à partir de 75 ans et près de deux sur trois après 85 ans. La cataracte est la première cause de cécité dans le tiers-monde : près de 40 % des 37 millions d'aveugles dans le monde sont atteints de cataracte. Il s'agit donc d'un problème de santé publique majeur dans ces pays.

C’est quoi le cristallin ? Son rôle ?


Sur le schéma ci-contre nous voyons la cornée, l’humeur aqueuse, le cristallin et le vitré qui sont normalement des milieux transparents laissant passer la lumière jusqu’à la rétine. Ensuite nous avons la sclérotique, l’iris, la rétine qui sont normalement opaques. Le cristallin est la lentille transparente biconvexe située dans l’œil, en arrière de l’iris. Il divise l’œil en deux chambres. Sa courbure est modifiable sous l’action des muscles ciliaires, et permet l’accommodation en concentrant les rayons lumineux sur la rétine. Lorsqu’une personne est atteinte de cataracte, le cristallin qui était un milieu transparent devient opaque empêchant ainsi aux rayons lumineux d’atteindre la rétine. C’est ce qui explique la perte de vision.
Les symptômes :
Baisse progressive de la vue, sensation de brouillard devant les yeux, éblouissement à la lumière vive, trouble de la vision des couleurs. Certaines fois le patient presbyte (incapable de voir de près) développe une myopie au début, si bien qu’il deviendra capable de lire sans lunettes dans un premier temps.

À quoi est due cette opacification ? (Les facteurs de risque)

Les signes de la cataracte apparaissent dans la grande majorité des cas avec l'âge. Le diabète, le tabac, l’exposition au soleil sont aussi des facteurs de risque importants de la cataracte. On ajoute les personnes qui ont des notions de traumatisme de l’œil et des traitements prolongés aux corticostéroïdes.
Pour les pays du tiers monde, on peut ajouter la dénutrition, la déshydratation. De ce fait la cataracte peut survenir chez le sujet relativement jeune en Haïti.
Dans les pays "riches", la cataracte est majoritairement observée chez la personne âgée. Selon Une étude publiée en Mai 2011, le risque de développer la cataracte chez les végétariens diminue de 30% à 40% par rapport aux consommateurs de viande.

Diagnostic
Les cataractes à un stade avancées se présentent comme une opacité grisâtre ou jaune-marron à l'intérieur du cristallin.
L'ophtalmoscopie après dilatation pupillaire révèle habituellement des opacités discrètes
L'examen à la lampe à fente fournit plus de détails sur les caractéristiques, le siège et les dimensions de l'opacité.

Traitement

L'adaptation fréquente de la puissance des verres de lunettes permet de maintenir une certaine acuité visuelle pendant le développement de la cataracte mais seul le recours à la chirurgie permet alors de retrouver une vision correcte. Donc contrairement au glaucome, la cécité provoquée par la cataracte est réversible. L’intervention dure de 10 à 30 minutes et se déroule généralement sous anesthésie locale. Elle consiste à enlever le noyau du cristallin pour le remplacer par une lentille artificielle. Après l’intervention, on conseille au patient de dormir avec une protection, de soulever des charges lourdes, de trop se pencher en avant, et de se frotter l'œil.

Prévention

Beaucoup d’ophtalmologiste recommande le port de lunettes solaire anti UV comme mesure préventive. De réduire les facteurs de risques tel que l’alcool, le tabac, les corticostéroïdes. Et de contrôler la glycémie pour les diabétiques. Un régime riche en vitamine C, vitamine A et en carotène (contenue dans les épinards ou chou frisé) peut protéger du cataracte.
  
Micael Flordenson Denis
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Référence :